Le LISA partie prenante des découvertes réalisées par le robot Curiosity sur Mars

Les analyses du robot Curiosity viennent de confirmer que l’environnement ancien de Mars était propice à l’émergence de la vie. Le Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques travaille sur les instruments d’analyse transportés par ce véhicule motorisé.

La NASA a annoncé le 12 mars que les analyses du robot Curiosity, en charge d’explorer le cratère Gale sur la planète Mars, confirment que la zone présente des conditions environnementales qui auraient pu être compatibles avec une activité biologique.

Curiosity transporte un véritable laboratoire d’analyse physico-chimique, dont le principal élément est l’unité SAM Sample Analysis at Mars, placée sous la responsabilité du centre NASA Goddard Space Flight Center (GSFC).
Les équipes du LISA travaillent sur l’un des trois instruments d’analyse complémentaires qui composent SAM.
Ces trois instruments sont destinés à fournir la composition chimique (moléculaire, élémentaire et isotopique) de l’atmosphère et de la surface de Mars :


un spectromètre de masse (SAM-QMS) développé par le centre de la NASA/GSFC (Maryland, Etats-Unis),
un spectromètre à absorption laser (SAM-TLS) développé par le centre NASA Jet Propulsion Laboratory (Californie, Etats-Unis),
un chromatographe en phase gazeuse (SAM-GC) développé conjointement par le Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA, UMR 7583), et le Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS, UMR 8190), sous l'égide du Centre National de Recherches Spatiales (CNES).

SAM-GC est un instrument dont Michel Cabane (LATMOS) est le responsable scientifique, Patrice Coll (LISA) le co-responsable scientifique, et David Coscia (LISA puis LATMOS au cours du développement du projet) le chef de projet.

L’ensemble instrumental SAM, développé depuis 2003, est essentiellement dédié à la caractérisation de l’habitabilité de Mars. SAM mène ses investigations via la recherche et la caractérisation des minéraux et des molécules organiques (molécules nécessaires à la vie telle que nous la connaissons) qui peuvent se trouver dans le sol de Mars.

Les résultats présentés par la NASA visent à confirmer que le robot Curiosity est bien en train d’explorer une zone qui a vu par le passé de l’eau s’écouler de façon pérenne, et où les conditions auraient pu être compatibles avec une activité biologique (présence d’eau avec des caractéristiques d’acidité, d’oxydation et de salinité dont le vivant pourrait se satisfaire, sources potentielles d’énergies pour des micro organismes).

Les premiers objectifs de la mission paraissent en voie d’être atteints : Mars aurait pu avoir par le passé, au moins localement, un environnement qui aurait pu accueillir la vie. La suite de l’exploration du cratère Gale par Curiosity avec SAM à son bord pourrait permettre de lever en partie le voile sur la question suivante : une activité biologique a-t-elle existé par le passé dans ce cratère ?

La Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso a salué les découvertes effectuées par Curiosity sur Mars, permises grâce à des coopérations au niveau international mêlant science fondamentale et technologie au plus haut niveau d’expertise.

 

 

Crédits : NASA/JPL-Caltech