Quantification des émissions "nettes" exportables : le cas du Sahel

En zone sahélienne, l’érosion éolienne se produit majoritairement entre mai et juin, au début de la saison des pluies lorsque la végétation saisonnière n’a pas encore poussé, sous la forme d’événements de courte durée associés au passage de systèmes convectifs de méso-échelle et donc généralement accompagnés de précipitations. Ainsi, ces systèmes produisent d’une part des émissions intenses, et d’autre part un dépôt humide conduisant à un lessivage potentiellement très efficace des poussières soulevées. La quantification des émissions nettes depuis cette région nécessite donc de réaliser un bilan complet émission-dépôt. Il est donc nécessaire de s’assurer que les processus de dépôt sont correctement représentés dans les modèles Le dispositif de mesure de flux vertical résolu en taille déployé sur le site de Banizoumbou dans le cadre d’AMMA a permis de documenter une situation de dépôt caractérisé. L’analyse des mesures effectuées permet la détermination expérimentale des vitesses de dépôt globales et par classe de taille en situation de terrain. Par ailleurs, des mesures de dépôt humide effectuées sur trois stations de mesure sahéliennes depuis 2006 permettent d’évaluer les coefficients de lessivage et leur dépendance aux taux de précipitation.

 

Il est également nécessaire d’évaluer si la redistribution verticale induite par les systèmes convectifs permet une contribution des émissions sahéliennes au transport à grande distance. Ceci implique de réaliser des simulations numériques à haute résolution de la convection et des aérosols minéraux (modèle RAMS, coll. LaMP) qui sont ensuite confrontées aux mesures de terrain réalisées au sol sur le super site de Banizoumbou ou en avion. Après un premier bilan réalisé à l’échelle d’un événement bien documenté du point de vue expérimental, les simulations sont étendues aux échelles saisonnières et régionales.

 

 

 

Simulation haute résolution d’un système convectif le 2 juillet 2006 au Niger. Les images permettent de visualiser la fraction nuageuse associées au système observée par satellite (gauche) ou simulées pour deux conditions initiales d’humidité du sol (homogène ou hétérogène résultant de l’exercice d’intercomparison de modèle de sol, ALMIP) réalisé dans le cadre d’AMMA (Bouet et al., en prep.).