PEACETIME

Publié le jeudi 13 juillet 2017 14:57

Les 40 scientifiques à bord ont bien travaillé !


 

La campagne en mer PEACETIME qui avait commencé le 10 mai s’est terminée le 11 juin au port de La Seyne sur mer. L’équipe scientifique a parcouru 2750 miles nautiques en Méditerranée occidentale à bord du vaisseau scientifique le Pourquoi Pas ? et a réussi à remplir tous les objectifs fixés au départ.

Le principal défi de cette campagne était d’aller observer in situ un évènement de dépôt de poussières Sahariennes et son impact sur les échanges à l’interface air-mer dans une région où les apports atmosphériques jouent un rôle clé en tant que source de nutriments pour la biosphère marine. Grâce à un travail quotidien de prévision, le bateau a été détourné de son trajet initial pour se rendre dans la zone des îles Baléares où un évènement de dépôt était attendu. Cette stratégie a été payante puisque le bateau est arrivé assez tôt pour estimer l’état de la zone avant le dépôt, prélever l’évènement de dépôt Saharien puis suivre son impact sur la colonne d’eau et sa rétroaction sur l’atmosphère. C’est la première fois que de telles mesures sont réalisées.

Les échanges air-mer ont pu également être suivis sur différentes écorégions au cours du trajet de la campagne. Pour cela, un échantillonnage des masses d’air a été réalisé tout au long de la campagne par l’équipe du LISA grâce à la station mobile Pegasus (http://www.lisa.u-pec.fr/fr/activites-techniques/41-pole-terrain/109-pegasus). En parallèle de la composition de l’atmosphère, les paramètres de la dynamique atmosphérique tels que la hauteur de la couche limite et divers paramètres radiatifs (rayonnement incident et épaisseur optique, les propriétés optiques des particules) ont également été mesurés. Trois pluies représentatives des dépôts humides en Méditerranée ont également été collectées et analysées durant la campagne.

Comme pour l’atmosphère, la composition chimique, biologique et les paramètres optiques ont été suivis en continu dans la couche de surface marine grâce à l’utilisation d’un système de pompage. L’état de la colonne d’eau en termes de stocks, de flux biologiques et chimiques et de concentrations de métaux a également été observé grâce à 90 profils par rosette CTD classique et 27 profils avec la rosette « propre ». La biodiversité du zooplancton a également été suivie grâce à des prélèvements dédiés. Enfin, 3 mouillages dérivants ont été déployés au cours de la campagne comprenant différents types de pièges à sédiments, plusieurs instruments mesurant la respiration in situ et la dynamique marine. Ces observations doivent permettre de mieux comprendre le devenir de la matière entre la surface et les eaux profondes, en particulier le lien entre les dépôts de poussière saharienne et l’exportation de carbone.

Enfin, une autre caractéristique originale de PEACETIME était d’avoir embarqué 8 réacteurs « climatiques » : ces dispositifs expérimentaux reproduisent à petite échelle les échanges air-mer dans des conditions environnementales actuelles et futures (acidification et augmentation de la température de l’eau de mer). Trois expériences ont été menées avec succès sur ces réacteurs et permettront d’étudier l’effet des apports de poussières désertiques dans les conditions qui sont celles prévues en 2100.

Les nouvelles quotidiennes de la campagne sont disponibles sur notre compte Twitter (tweet 114 ont été affichés pendant la campagne, toujours visible ici : https://twitter.com/peacetimecruise)

Site du projet: http://peacetime-project.org

 

 

Le trajet de la campagne.

 

 

L’équipe à bord (les scientifiques et l’équipage).

 

 

Peacetime en chiffre avec la photo du Pourquoi Pas ?

 

 

L’atmosphère chargée en poussières Sahariennes le jour de l’évènement de dépôt.